Visite de l’UNDER-expo, exposition photo NFT à Paris

J’ai écrit mon précédent post sur le droit à la déconnexion dans un train Ouigo. J’allais à Paris pour visiter cette expo : l’UNDER-expo. Une exposition photographique NFT dans la galerie IHAM, première galerie physique à présenter des NFTs en France. J’ai pu rencontrer Annelise Stern et Brian Beccafico et leur poser des questions sur leur expo dans la galerie IHAM.

Pour profiter de cet article, je te propose l’écoute de ce morceau de Smoke City qui m’a été rappelé par l’ambiance visuelle de l’affiche de l’expo, une oeuvre de Lara Zankoul, intitulée « The Feminine Side ». Elle utilise des aquariums géants pour faire ses photos.

Et l’oeuvre de Lara Zankoul – The Feminine Side :

L’événement Under-Expo

Voici le lien de l’événement. Malheureusement, sur eventbrite, les événements passés ne sont pas présentés dans leur entièreté. Quand j’ai pris ma place, je voyais toute la lineup et les différents temps forts. Je vous les redonne ici :

• vernissage le mardi soir,
• panel discussion le mercredi : NFTs in contemporary art fairs,
• panel discussion le jeudi : Panorama de la photo dans le Web3,
• afterwork le vendredi
• et le samedi aprem : workshop, Introduction to Web3

Un programme vraiment sympathique. En réalité les 2 panels discussion ont été annulés. Je suis arrivé le jeudi, et reparti le samedi. J’ai pu rencontrer les curateurs le jeudi. Et j’ai pris des photos le vendredi.

L’Under-expo se déroule en même temps que Paris Photo. Un grand événement photographique à Paris au Grand Palais éphémère, avec 189 galeries exposantes et environ le triple d’artistes présentés. L’Under-expo, tire son nom d’une pratique photo : la sous-exposition. On peut évidemment y voir un rapport avec la sous-exposition des NFTs aujourd’hui ou celle d’artistes émergents qui ont besoin d’être vus. Lorsque Annelise m’a fait part de cette explication, cela m’a rappelé ma propre demi-exposition pour openscreen #3.

Je prépare un article sur Paris Photo dans lequel on verra, que les NFTs et l’art numérique avaient une belle place à Paris Photo.

Les curateurs et la galerie

L’expo est présentée par deux personnes aux multiples casquettes. Des slasheurs modernes. Annelise Stern est fondatrice de ArtGirls / co-fondatrice de GxrlsRevolution / spécialiste du female gaze. Et Brian Beccafico est un ancien directeur de la section NFT europe de Sotheby’s / fondateur de ArtCrush / curateur indépendant sous le nom Arthemort. Avec des CV pareils, on se doute qu’il y a du level.

Pour accueillir leur projet : la galerie IHAM. La première galerie physique en France à avoir présenté des NFTs, grâce au développement d’un pôle Web3, créé par Grida, une habituée du NFT Morning.

Les astres sont donc réunis pour faire une belle exposition. Et le but de cette expo, plus que de parler de NFT, c’est de présenter des travaux photos d’artistes de différents niveaux : certains très jeunes et d’autres déjà bien établis dans le monde de l’art, que ce soit le monde de l’art traditionnel ou celui des NFTs.

Séjour parisien

Un ami m’a gentiment accueilli pour trois jours. Heureusement, car je n’avais pas un gros budget. En prenant en compte :

• un A/R en train Ouigo (35€, 19€ aller, 16€ retour, 4h de train VS 2h en TGV, mais des rencontres et du temps pour lire :),
• une place à Paris Expo (30€)
• Total : 65€ 🙂

J’ai donc profité de deux soirs, jeudi et vendredi, pour rencontrer les galeristes et les œuvres présentées. Je ne suis pas allé au workshop, même si ça m’aurait permis de rencontrer plus de monde, car je devais voir un autre ami (ou ça m’arrangeait, car j’ai un peu de mal avec la foule ?)

L’ami qui m’accueillait, ne connaissait pas les NFT, ni le crypto-art. Pour lui, le crypto-art était de l’art crypté, de l’art chiffré pour lequel il faut une clé pour le déchiffrer. Ce n’est pas tout à fait faux. Pour comprendre l’art contemporain, il faut souvent connaître certaines clés. À ce propos, j’ai lu un très bon livre sur le sujet : 10 clés pour s’ouvrir à l’art contemporain d’Isabelle de Maison Rouge. Et concernant les NFTs, c’est aussi en partie vrai. Le NFT fait appel à des fonctions de chiffrement (ou de cryptage si tu préfères) pour s’inscrire sur la blockchain et obtenir ses qualités uniques et infalsifiables.

Qu’est-ce que le crypto-art ?

Exploration du Crypto-art : Définitions et Dimensions

Je pensais savoir ce qu’était le crypto-art, mais il s’est trouvé que certains puristes en ont une définition bien plus complète que la mienne. Ma définition est simple, une œuvre de crypto-art est une œuvre qui va être inscrite sur une blockchain sous forme de NFT. Une œuvre authentique, infalsifiable, unique qui peut en plus incorporer des droits d’auteur. Mais un visiteur et Brian m’ont expliqué qu’il y avait une dimension plus profonde et un peu plus stricte de ce qu’est le crypto-art.

Pour eux, le NFT est seulement un medium comme un autre, un nouveau support numérique qui facilite la transmission des œuvres. Une œuvre présentée en NFT n’est donc pas nécessairement du crypto-art. Pour Brian Beccafico, une œuvre de crypto-art, doit incorporer l’ethos de la culture crypto. Cela implique des thèmes liés à la décentralisation, à la souveraineté numérique, à la rareté numérique, et à la culture de la crypto-monnaie, la célébration des nouvelles technologies, l’authenticité et la traçabilité et souvent un esprit de communauté.

Exemples et Perspectives Personnelles

Pour me donner un exemple, Brian m’a indiqué l’oeuvre de Bager Kaya, Twelve Lemons. Son oeuvre fait référence à l’adage « When life gives you lemons, make lemonade ». Cette phrase a été adoptée dans le contexte des NFT et de la crypto-monnaie pour exprimer l’idée de transformer les adversités en opportunités.

J’ai eu un coup de chance, j’ai pris en photo l’œuvre d’Artem Humilevski – Untitled en reflet dans la bouteille de vin, à moins qu’elle fasse partie de l’œuvre de Bager Kaya ? Double référence à la culture NFT ? Pourrais-je en faire une œuvre, dans l’esprit appropriation art de Sherry Levine ? Ou dans un esprit remix Serendip ? Il me faudrait l’avis d’experts…

Quand Annelise m’a présenté l’œuvre et que je me suis trouvé devant, elle m’a rappelé des travaux de Sam Taylor Wood, ‘Still Life’ et ‘A Little Death’.

D’abord, je me suis trompé, en citant Joseph Beuys, puis pour écrire l’article, je me suis aperçu de la confusion. La pièce de Beuys, très célèbre, est une performance de 1965 intitulée « Comment expliquer les tableaux à un lièvre mort« . Beuys s’enferme dans la galerie Schmela à Düsseldorf. Il est enduit de miel et de graisse, 2 des 3 matières qui ont permis sa renaissance en artiste (miel, graisse animale et feutre). Il chuchote à l’oreille d’un lapin mort ce que représentent les œuvres.

Les deux œuvres de Sam Taylor Wood présentent des natures mortes qui meurent. En vidéo time-lapse, on voit un plateau de fruits et un lapin se décomposer. C’est une réflexion sur le temps qui passe et aussi sur la beauté de ce qui disparaît.

Mes œuvres préférées

En premier, Iness Rychlik. Son travail est absolument incroyable. Elle met en scène son propre corps en exploitant sa faiblesse : une maladie rare qui provoque les traces qu’on voit quand elle dessine dessus. Faire de sa faiblesse sa plus grande force, la magnifier et la présenter comme le médium de son travail, le tout associé à un travail photo de premier ordre.

Ensuite Brandfuet, une artiste émergente. Avec une esthétique trash et des messages forts, comme l’organisation de l’enterrement de l’ego masculin. Elle me rappelle plusieurs artistes. Du plus récent au plus ancien : Hanne Zaruma, qui est aussi d’europe de l’est (Ukraine) et pratique plus l’humour dans ses pièces. Un article sur konbini : https://www.konbini.com/arts/avec-ses-photos-sensuelles-hanne-zaruma-dejoue-le-romantisme-2-0/. Ensuite Amalia Ulman, qui la première, utilisa Insta pour se mettre en scène de façon très réaliste. Les followers ne sachant d’ailleurs pas tous qu’il s’agissait de performance artistique. Enfin, les cinéastes du cinéma de la transgression pour le côté trash de sa pratique artistique. Je pense à Nick Zedd et Richard Kern. Leurs films peuvent d’ailleurs encore en déranger plus d’un.

Et le dernier, foodmasku. Parce-qu’il est vraiment original et drôle ? Un artiste du COVID. Qui a su profiter de ses compétences JavaScript et Css pour faire de l’art génératif et créer plusieurs milliers de montages photo pour répondre à la demande. Il est actif sur plusieurs réseaux : Twitter, Insta et Tiktok.

Peut-on comparer les prix, faire une analyse chiffrée ?

Je me suis dit que ce serait intéressant de comparer plusieurs éléments pour comprendre les prix des œuvres et tenter de dégager des tendances. Je vais comparer le prix des œuvres, la blockchain, et le nombre de followers twitter et insta pour voir si on peut trouver une corrélation.

Au début, je voulais faire un programme JavaScript et puis j’ai eu la flemme. Alors, j’ai créé toute une analyse sur Notion. Pour y avoir accès, je te propose d’aller voir cette page.

En attendant, voici quelques images de mon espace partagé :

Les conseils et ressources des curateurs

Annelise en Brian m’ont donné un ensemble de conseils et de ressources pour compléter mon parcours de crypto-artiste.

Brian

Commençons par Brian. Je lui ai expliqué que j’écoutais de temps en temps le NFT Morning et que je m’intéressais aussi à la newsletter de Kaloh. Il m’a alors donné deux autres sources :

• https://www.nftgranny.org/
• https://www.themontyreport.com/

Annelise

Du côté d’Annelise, j’ai obtenu de précieux conseils quant à la façon dont on peut commencer à vendre nos œuvres. Alors, attention,

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Annelise me conseille de contacter directement des collectionneurs. Et de créer un portfolio, car de nombreux crypto-artistes ne le font pas, ce qui fera la différence. Elle m’a dit que ce serait un bon moyen d’obtenir des avis, un retour sur mon travail et peut-être d’autres noms. Ensuite, elle m’a donné 2 noms de collectionneurs connus, que je connaissais par le NFT Morning et la NFT Factory. Il s’agit de Benoit Couty. Le co-fondateur de la NFT Factory : son linkedin, son twitter. Et le second est Edouard. Un autre proche de la NFT Factory. Voici son site.

Le conseil est valable pour n’importe quel collectionneur que tu peux trouver sur le net. Ils indiquent souvent collector, ou quelque chose du genre dans leurs bios Twitter et Insta.

J’ajoute le mien : faire pareil avec les galeries 🙂

Alors ? Est-ce que tu vas contacter des collectionneurs ? Des galeries ? As-tu un portfolio prêt ? Raconte-moi tes aventures en commentaires !